DES PARTIES CONCRÈTES ET CONTENANTES,
ESSENTIELLES A TOUT CORPS VIVANT
Si l'on examine avec attention qu'elle est l'origine et la base réelle des
parties concrètes et contenantes des corps vivans, l'on se convaincra que c'est
constamment et partout un tissu celluleux ou vésiculeux qui fut d'abord de
consistance gélatineuse, qui devient ensuite plus décidément membraneux, et qui
fournit, par l'influence des fluides qui se meuvent dans les parties, les
cavités, les vaisseaux et les organes de tous les genres.
En effet plus on approfondira cette considération, en y rapportant les
observations et les faits connus, plus on sera convaincu que le tissu celluleux
est en quelque sorte la matrice qui reçoit tous les modes d'organisation, et que
c'est dans son sein que toute espèce d'organe a été formé ou s'est développé.
Ce tissu constitue en totalité les organisations les plus simples, et dans
celles qui sont plus composées, on le rencontre enveloppant toutes les parties,
leur servant de lien et communiquant partout.
Comme il est composé d'expansions membraneuses ou de lames qui se croisent et
s'entrelacent en divers sens, on peut résumer qu'il est formé de molécules
intégrantes infiniment petites, d'une nature quelconque d'une consistance
variable, et cohérentes entr'elles par l'intermède d'un gluten qui les unit.
Dans leur union, ces molécules, intégrantes ou essentielles sont disposées à
côté les unes des autres sur un même plan, formant ce qu'un nomme une membrane ;
et il y a lieu de croire qu'elles ne sont jamais placées en série simple et
linéaire pour former ce qu'un appelle une fibre.
Il me paroit en effet très-vraisemblable que dans le tissu des corps vivans, les
fibres qu'on y observe n'en sont jamais des parties primaires ; car dans les
corps vivans les plus simples, il n'y a pas de véritables fibres, et je pense
qu'on n'en sçauroit trouver dans les embryons récemment fécondés des autres
corps vivans.
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